Page:Michiels - Études sur l'Allemagne, renfermant Une histoire de la peinture allemande, 1845.djvu/284

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virginales que l’aubépine, aussi suaves que les dernières grappes de l’automne!

Du reste, il avait mis à profit le laps de temps écoulé entre les deux réponses de Charles. Un après-midi, tous les acteurs du grand théâtre, parmi lesquels on distinguait Iffland, se rassemblèrent pour écouler la lecture de Ficsco. Le musicien jouissait, par avance, du triomphe de son ami. Plein d’une vive émotion, il se figurait la surprise dont ils allaient être saisis, à la vue des beautés qu’il admirait lui-même ; au lieu de regarder Schiller, il avait donc les yeux fixés sur l’auditoire, dans l’attente d’un grand succès.

On écouta le premier acte en silence, et nulle marque d’approbation ne vintencourager l’auteur. Un membre de l’assemblée quitta la chambre à la fin; les autres dirent quelques mots de Lavagna, puis s’entretinrent des nouvelles du jour.

Le second acte ne produisit pas un meilleur effet. La dernière scène achevée, tous les artistes se levèrent, et l’un d’eux, nommé Franck, proposa d’aller au tir. Un quart-d’heure après, la salle était vide ; Ufland et le maître de la maison restaient seuls.

Andréas allait se plaindre au dernier d’un traitement aussi injuste, lorsque celui-ci l’attira dans iine chambre voisine.

Parlez avec franchise, lui dit-il, êles-vous sûr que Schiller a écrit lui-même les Brigands?