corruption ; les jeunes gens ne respectent plus les vieillards, les enfants n’obéissent plus à leurs parents, les amis se citent mutuellement en justice, et les frères se défient en duel.
» — Élie, armé du tonnerre, lui répond : Notre sœur, bienheureuse Marie, essuie tes larmes ; dès que nous aurons achevé le partage des bénédictions, nous nous rendrons au conseil du Seigneur : nous prierons le Seigneur qu’il daigne nous remettre les clefs du firmament ; nous fermerons les sept cieux ; nous mettrons notre cachet sur les nuages pour qu’il ne tombe aucune goutte de pluie ni de rosée, qu’il n’y ait pas la nuit de clair de lune pendant trois années entières. — »
Les saints se partagent ensuite les bénédictions ; Pierre a pris le vin, le froment et la clef du ciel ; Élie le tonnerre et les éclairs ; Pantaléon les chaleurs de l’été ; Jean prend sous son patronage les droits de la fraternité et de l’hospitalité, puis ils se rendent au conseil du Seigneur. Ils prient trois jours et trois nuits consécutifs pour obtenir ce qu’ils demandent. Le Seigneur leur remet enfin les clefs du ciel. Ils ferment les sept cieux l’un après l’autre ; ils mettent le cachet sur les nuages. Enfin les malheurs arrivèrent, la sécheresse, les maladies. Les Indiens se convertissent de nouveau ; ils obtiennent leur pardon et des bénédictions. Le poëte finit en priant Dieu pour que ces malheurs ne se renouvellent plus ni dans les Indes ni dans aucun autre pays.
Cette légende, quant à la forme de la composition, ressemble beaucoup à celle qu’adoptèrent les