Page:Mickiewicz - Les Slaves, tome 1.djvu/63

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n’expliquent rien, parce que les naturalistes n’ont tenu aucun compte du principe moral et religieux. Ils n’ont examiné ni le dogme social, ni la langue, ni les traditions ; ils ont confondu, par exemple, les Slaves et · les Finnois, classant dans une même famille deux peuples qui n’ont jamais eu de rapport de parenté. M. de Humboldt et Klaproth sont d’accord sur ce point, que les Slaves appartiennent à la race indogermanique. Ils sont de la même souche que les Celtes, les Kimris, les Indous, les Persans, les Arméniens, les Kurdes. Cette famille immense occupe la plus grande partie du globe ; d’après les calculs de Klaproth, elle compte trois cent soixante millions d’àmes. Les Slaves entrent dans ce chiffre pour soixante à quatre-vingt millions d’individus ; ils composent donc la sixième partie de l’immense population indo-germanique.

Le Slave, comme type de sa race, diffère beaucoup du type mongol, du type celtique, du type arabe. Il est robuste et d’une haute stature ; il a de longues jambes posées sur des pieds plus forts que grands. Ses épaules et ses hanches présentent beaucoup de développement. Il a aussi la poitrine large, les bras vigoureux, une main bien proportiennée, forte et douce ; des muscles d’une force prodigieuse. C’est un peuple destiné à l’agricultnre, au travail, à la vie rude des champs.

M. Edwards, dans ses recherches sur la physiologie des peuples, a donné un aperçu de la physionomie du Slave, dont je vous citerai quelques traits. La tête slave, d’après M. Edwards, se rapproche plutôt d’un