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Page:Mickiewicz - Les Slaves, tome 3.djvu/354

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350 LE iussurusns.

peuvent plus servir de nourriture à personne. De même, un individu qui meurt de sa mort naturelle, qui, après avoir employé toute sa vie à défendre et à développer sa personnalité terrestre, arrive au terme où cette individualité est dévorée par l’universalité, c’est-à-dire à la mort, un tel individu n’entre plus dans la vie commune comme élément nutritif. Mais si, possesseur de toutes ses forces, rempli de toute sa vie, ’il se dévoue ; s’il jette à la société cette vie comme un aliment, alors tout ce qu’il possède de vitalité, tout ce qui devait l'animer pendant une longue série d’années, toute cette force s’inFuse dans la société comme pour alimenter sa vie morale. Baader explique l’influence du sacrifice, non par le bruit que fait un grand événement, mais par une action des plus immédiates et des plus positives, par l'immission dans le sein de la société d’une force plus pénétrante et plus active que celle de l'électrioité et du magnétisme.

La théorie des philosophes polonais est différente. Voici comment ils expliquent la nécessité absolue des sacrifices.

Toutes les querelles entre les hommes et les nations viennent de leur égoîsme. Le moi et.l’égoïsme de l’un lutte contre le moi et Pégoîsme de l’autre. Tout le monde prétend chercher la vérité ; mais comment la trouver sans nier d’abord son propre égoîsme, sa propre individualité ? Il faut donc faire abstraction de sa propre cause, de son individualité, de’son moi, pour déterminer le juste ou l’injuste d’une affaire. Le peuple exprime cette pensée en