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Page:Migne - Dictionnaire de chronologie, 1849.djvu/1

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Préface

Il y a dix ans que ce Dictionnaire fut publié pour la première fois, et reçut du public un accueil plein d’indulgence. Cette première édition est épuisée depuis longtemps. Les circonstances, pourtant si fécondes en dates mémorables, m’empêchaient de songera publier une seconde édition ; toutefois je la préparais en silence, ce livre étant fréquemment demandé. M. l’abbé Migne, désirant enrichir son Encyclopédie Théologique, si utile au clergé catholique, d’un Dictionnaire de Chronologie qui doit ajouter encore à son immense utilité, a cru devoir s’adresser à moi pour avoir le travail désiré. Je lui livre donc mon Manuel des Dotes, qui, rédigé primitivement en forme de dictionnaire et avec un esprit tout catholique, paraît éminemment propre à remplir son but ; j’ai d’ailleurs fait les corrections indispensables et les additions nombreuses que nécessitait le laps de dix années. Je me contenterai de reproduire ici, afin de mieux mettre en évidence l’utilité d’un Dictionnaire de Chronologie^ les réflexions suivantes, qu’on trouvera dans VAvant-propos de ma première édition.

AVANT-PROPOS DE LA PREMIÈRE ÉDITION

Le travail que j’offre aujourd’hui au public m’occupe depuis quinze années. Un ouvrage de ce genre manquait absolument ; j ’en .ivais moi-même éprouvé très-fréquemment la nécessité ; il devait élre d’une utilité incontestable, ayant pour but de soulager la mémoire et d économiser le temps. Je l’entrepris dune, quelque longue, quelque pénible que dût me paraître une semblable tâche.

Il y a près d’un an, je proposai mon ouvrage à la Société Hagiographique, qui l’approuva et le classa parmi les premières publications qu’elle projetait. Vers cette époque, mon livre fut annoncé, sous le litre de Dictionnaire des Dates ^ dans les principaux journaux et dans des prospectus ; mais, au moment où il allait être mis sous presse, ii Société Hagiographique fut dissoute, et tous ses projets de publication tombèrent avec elle.

Cependant, la publicité qu’on a donnée au titre de mon livre en ayant éventé l’idée même, j’ai dû me mettre en garde contre les imitateurs. On sait que de noire temps une idée, pour peu qu’elle ait chance de succès, ne reste pas longtemps la propriété de celui qui l’a conçue : il se trouve une foule d’habiles gens prompts à s’en emparer, qui la mûrissent, la mettent à exécution, et l’exploitent avec une mirifique célérité. Les procédés de ce genre sont devenus si nombreux, surtout en matière littéraire, qu’on en fait souvent à peine une simple question de délicatesse : heureusement ils ne passent pas toujours inaperçus. D’après cela, j’ai pris le parti de publier moi-même mon ouvrage, dans la crainte de m’exposer à perdre entièrement le friiii de mon labeur si j’eusse attendu que l’occasion me procurât un éditeur à ma convenance. D’ailleurs, en différant, j’aurais peut-être encouru quelque formidable accusation de plagiat ou de contrefaçon, et personne ne me blâmera, je pense, d’avoir eu à cœur d’éviter un pareil désagrément. C’est encore pour ne donner lieu à aucune méprise, que j’ai cru devoir substituer â mon premier tilre celui de Manuel des Dates , qui, après mûre réflexion, m’a semblé beaucoup plus exact, et surtout plus propre à caractériser la destination usuelle de l’ouvrage.

A la suite de ces réflexions, qui ne sont ni oiseuses ni intempestives, je dois au public quelques détails sur l’utilité générale de ce livre, sur les ouvrages qui m’en ont fourni les matériaux , sur le plan et l’ordre que j’ai suivis, dans le but de le rendre utile le plus commodément possible.

UTILITÉ DU MANUEL DES DATES.

Je l’ai déjà dit, économiser le temps et soulager la mémoire, tels sont les principaux avantages que ce livre est destiné à procurer. Ces avantages ne peuvent manquer détre appréciés à une époque aussi studieuse que la nôtre, où, par suite de la variété des matières sur lesquelles onl à s’exercer les facultés de l’esprit, on accueille avec empressement tous les moyens qui tendent à simplifier, abréger, facililer le travail. Il n’est personne qui ne se soit fréquemment trouvé dans le cas de désirer avoir sous la main un répertoire du genre de ce Manuel des Dates. Combien de fois n’est-on pas arrêté dans son travail ou dans sa lecture par le besoin de préciser la date d’un événemcnl ? Des dates sont si fugitives, elles laissent si peu de iracos dans l’esprit, que la mémoire la plus heureuse se trouve fréquemment en défaut, même au sujet des plus marquantes ; et cepen-


Dictionnaire de Chronologie. 23*