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Page:Migne - Encyclopédie théologique - Tome 01-1.djvu/16

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Une médiocre attention sur le rapport et la liaison que les figures ont avec les endroits du Dictionnaire, pour lesquels elles sont faites, leur aurait épargné cette confusion. S’ils ne l’ont point encore faite, cette attention, rien de plus facile que de les mettre dans la nécessité de la faire, et dès lors, de rétorquer contre eux tout ce qu’ils ont dit à ce sujet. Que veulent dire, par exemple, ces paroles de l’article Absalorn (a). On n’a pas tout à fait suivi mes idées dans l’ordre et la disposition des deux armées ; mais cela était trop difficile au dessinateur, etc. ; ces autres de l’article Jérusalem (b) : On trouvera peut-être à redire que le dessinateurait misl’arméeen bataille, à la tête de la contrcvallution ; mais c’est qu’il a voulu animer son dessin,etc. Que veulent donc dire ces paroles et tant d’autres semblables, qui se lisent en plusieurs endroits ? Vous aurez beau les tourner de toutes les façons ; ainsi dénuées du secours des figures, elles ne serviront qu’à répandre des ténèbres sur le texte de l’Ecriture et sur celui duDictionnaire, elles ne feront qu’arrêter le lecteur, le jeter dans l’embarras ; et au lieu d’étendre ses lumières, et lui servir, pour ainsi dire, de flambeau dans l’élude de la Bible, elles feront naître dans son çsprit une infinité de difficultés ,

qtiil n’aurait pas d’ailleurs.

JI doit donc demeurer pour constant que les estampes sont très-utiles, et quelquefois même nécessaires : elles épargnent à toutes sortes de personnes la peine et le temps de se consumer en un cercle de réflexions qu’on fait, pour trouver l’état, la nature et la disposition des choses qu’on lit, et la manière dontles faits se sont passés : elles donnent même souvent lieu aux’ esprits qui ont de la pénétration, de faire des découvertes, ou de rectifier celles qu’on a déjà faites. Mais en posant le cas qu’elles ne produisent pas toujours ces grands effets, on peut toutefois demander aux libraires de Genève, où ils avaient l’esprit d’imprimer ces paroles, après avoir retranché de leur édition les figures, auxquelles elles sont nécessairementliées ; puisque la suppression des figures entraînait aussi celle du discours, ou au contraire dès qu’on laissait ces paroles, on contractait une étroite obligation de donner au moins les figures qu’elles expliquent. Mais les éditeurs n’ont fait ni l’un ni l’autre. Ils ont voulu se hâter et prévenir cette édition : par-là ils sont tombés dans des fautes qui sautent aux yeux, et qui choquent la raison.

Il n’y a qu’à suivre la distribution et l’arrangement qu’ils ont fait des différents écrits que nous avons joints au Dictionnaire,pouren découvrir d’autres semblables ; ces écrits ne font point partie du Dictionnaire même, mais ils en sont comme des appendices. Il y a toujours un ordre à garder touchant les appendices de toutes sortes d’ouvrages ; car comme l’assemblage des appendices tend au même but et à la même fin que l’ouvrage même, on arrive plus ou moins facilement à cette fin, selon que cet ordre est bien ou mal gardé. Les libraires de Genève semblent avoir ignoré tout cela, ils n’ont nullement gardé cet ordre ; ils ont fait pis encore : ils ont séparé de la Bibliothèque sacrée le catalogue ou la table des auteurs, dont les ouvrages composent cette Bibliothèque, comme si c’étaient deux ouvrages différents. Est-ce là d’une part avoir de l’intelligence et du goût, et de l’autre procurer le soulagement du lecteur, abréger son travail, ménager son temps, et lé décharger de ce qu’il y a de plus difficile ?

Pour nous, faisant notre capital de procéder avec uniformité, avec méthode et avec précision, nous avons refondu tout le Supplément dans le Dictionnaire, 1° en insérant les nouveaux articles chacun dans son rang ; 2° en remaniant la matière des anciens articles et des additions, afin qu’ils ne fissent qu’un corps dont toutes les parties fussent dans l’ordre et le rang qu’elles tiennent dans l’histoire ; 3° en retranchant toutes les répétitions qui étaient dans le Supplément ; en corrigeant et augmentant de plusieurs faits importants la fable chronologique de l’histoire de la Bible ; 5° en faisant présent au public d’une nouvelle Bibliothèque sacrée, car les augmentations que nous avons faites à celles que nous avions d’abord donnée, sont en si grand nombre et si considérables, et le plan que nous avons suivi est si différent, que nous pouvons assurer que cet écrit a tout à fait l’air de la nouveauté ; 6° enfin, en ajoutant à tout cela une Dissertation nouvelle sur les monnaies des Hébreux frappées au coin.

Nous ne disons rien ici des cartes géographiques, ni du grand nombre de figures en taille douce, toutes pièces qui viennent de bonne main, et à la perfection desquelles les ouvriers de concert avec les libraires de Paris n’ont rien épargné. Les figures en taille douce sont de deux sortes : les unes représentent les antiquités des Hébreux, leurs habillements, leurs cérémonies, leurs temples, leurs synagogues, leurs tombeaux, les instruments de musique, les plans et les élévations des villes et des principaux lieux de la Terre-Sainte ; les autres mettent sous les yeux les marches des armées, les sièges, les camps et les ordres de bataille dont l’Ecriture fait en plusieurs endroitsdes descriptions assez circonstanciées, pour en pouvoir solidement raisonner ; nous passons donc tout cela pour entrer dans un plus grand détail sur la nature de ce Dictionnaire.

Le Commentairelittéral quenousavons donnésur tous les livres de l’Ancienet duNouveau Testament, fit naître la pensée à plusieurs savants, de nous représenter que le public it’avait pas lieu d’être content de tout ce qu’on avait publié jusqu’alors de Dictionnaires de la Bible ; qu’iLétait expédient d’en composer un nouveau, et que cet ouvrage nous donnerait occasion de traiter plusieurs matières nouvelles dont nous n’avions pu parler dans le a) loin. 1, p. 41, col. t. Edit. de Genève.

(b) Tom. II, p. 693,’col.1. Edit., ibid.