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DICTIONNAIRE DE LA BIBLE


marquée dans les prophètes, surtout par Isaïe, chap. XIII, XIV, XXI, XLI, XLII, XLV, et par Jérémie, chap. L, LI ; enfin Daniel a clairement prédit les victoires de Cyrus et l’établissement de la monarchie des Perses et des Mèdes, dans les chapitres VII et YIII. Nous mettons la naissance de Cyrus en l’an du monde 3405, sa première année à Babylone en 3466, sa mort en 3475, le commencement des soixante et dix semaines après lesquelles le Messie devait être mis à mort en 3550, ayant l’ère vulgaire leU, avant la vraie naissance de Jésus-Christ 450.

Les Orientaux ont accoutumé d’appeler Cyrus du nom de Kiresch. Ils enseignent (a) que ce prince descendait par son père de Giamasb, fils de Lohosusb, quatrième roi de Perse, de la dynastie des Caïaniens, et du côté de sa mère, il descendait des prophètes hébreux. Il fut envoyé par Bahaman, fils d’Asfendiar, roi de Perse, à Babylone, pour y commander en la place de Balthalnaxar, fils de Nabuchodonosor. Bahaman était, dit-on, né d’une mère de la tribu de Benjamin, et descendait en droite ligne de Saül, premier roi des Israélites, et il avait épousé une femme de la tribu de Juda, laquelle descendait de Salomon par Roboam ; de manière que ce prince favorisait extrêmement les Juifs ; et en donnant à Cyrus le gouvernement de la Médie, de l’Assyrie et de la Chaldée, il lui commanda très-expressément de faire tout le bien qu’il pourrait à cette nation.


Cyrus ne manqua pas d’exécuter cet ordre, étant lui-même attaché aux Juifs par les liens du sang, puisque sa mère était Juive, selon les auteurs persans, aussi bien que sa femme, qui était fille de Salathiel et sœur de Zorobabel, selon Eutichius Abulpharage, fils de Batrik, patriarche d’Alexandrie. Il renvoya donc les Juifs à Jérusalem, et leur permit de rebâtir leur ville et leur temple.

Mais nous rangeons toutes les traditions des Orientaux, qui ne se trouvent pas conformes à l’Ecriture, nous les rangeons, dis-je, au rang des fables ; car si Cyrus eût été fils et époux d’une mère et d’une femme Juives, les livres des Hébreux auraient-ils oublié cette circonstance ?

  • CYRUS, maintenant Gour, fleuve d’Arménie. Il a sa source dans l’ancienne province de Daik’h, où le Tigre coule dans des vallées profondes et presque inabordables. Voyez Cyrène. Il sort du mont Barkhar, puis, après avoir coupé les provinces les plus septentrionales de l’Arménie, il entre dans la Géorgie, passe à Gori et à Tiflis, capitale de ce royaume, descend ensuite vers le sud-ouest, rentre en Arménie, où il reçoit l’Araxe, avec lequel il se confond, jusqu’à ce qu’ils aillent tous les deux se perdre dans la mer Caspienne. On compte, parmi les principales rivières qu’il reçoit, celles de Jori, Aragvi, Alazan, sans parler des nombreux torrents qui descendent du Schirwan et de la Géorgie.

(a) d’Herbelot, Bibliot. Orient., p. 170 et 1005.





FIN DU PREMIER VOLUME.