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INTRODUCTION.

refusèrent. Alors seulement il s’adressa à la France entière, et il convoqua les états-généraux. Il traita avec les corps avant de traiter avec la nation, et ce ne fut que sur le refus des premiers qu’il en appela à une puissance dont il redoutait l’intervention et l’appui. Il préférait des assemblées particulières, qui, isolées, devaient rester secondaires, à une assemblée générale qui, représentant tous les intérêts, devait réunir toute la puissance. Jusqu’à cette grande époque, chaque année vit les besoins du gouvernement augmenter, et la résistance s’étendre. L’opposition passa des parlements à la noblesse, de la noblesse au clergé, et d’eux tous au peuple. À mesure que chacun d’eux participa au pouvoir, il commença son opposition, jusqu’à ce que toutes ces oppositions particulières vinssent se confondre dans l’opposition nationale, ou se taire devant elle. Les états-généraux ne firent que décréter une révolution déjà faite.