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de Racine, la belle langue qu’avaient parlée ses ancêtres. Resté orphelin à l’âge de treize ans, le jeune Savigny fut confié à un ami de sa famille, M. de Neurath, l’un des vingt-cinq assesseurs de la chambre qui rendait la justice de l’empire à Wetzlar. Il y suivit son tuteur, qui commença tout aussitôt a l’instruire dans le droit.

On ne peut pas dire qu’on naisse jurisconsulte, ainsi qu’on naît poëte. Cependant M. de Savignv sembla voué à la connaissance du droit par une aptitude naturelle tout autant que par une étude précoce. Le savant conseiller de la chambre impériale de Wetzlar entreprit de lui apprendre en deux ans le droit naturel et le droit des gens, le droit germanique et le droit romain. Ce cours de droit presque universel, tiré de cahiers fort secs, exposé en axiomes dont la raison philosophique ne donnait pas l’explication et auxquels la raison historique ne prêtait pas son intérêt, était tout à la fois pesant et superficiel, manquait de solidité et, comme on le pense bien, n’offrait aucun agrément. Il ne rebuta pourtant pas Charles de Savigny, et, ce qui était beaucoup, l’éducation ne nuisit pas à la vocation.

Bientôt elle fit mieux elle y aida. Envoyé,