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tler et le grand écrivain Goethe. Si du premier il avait appris à étudier les purs monuments du droit ; s’il s’était imbu, en écoutant le second, des méthodes qui, à travers les sûres voies de l’histoire, conduisent aux justes conclusions de la théorie ; en lisant le dernier, dont il admirait les ouvrages dans leur noble simplicité et leur éclat naturel, il se façonna au bel art, trop rarement pratiqué en Allemagne, d’exprimer sa pensée avec clarté, de donner aux œuvres de l’esprit cette forme régulière et élégante qui les conserve, d’en disposer les parties dans cet ordre heureux qui en fait l’harmonie en même temps que la solidité, et de rendre plus attrayantes les vérités qui instruisent en y ajoutant avec mesure les ornements qui plaisent. Il faut dire encore que M. de Savigny, Allemand par la naissance et l’éducation, restait Français par le sang, et que, joignant aux qualités acquises dans le pays où il avait vu le jour, les qualités naturelles au pays d’où étaient sortis ses ancêtres, il mit en œuvre le savoir d’un Allemand avec l’habileté d’un Français.

En 1800, Savigny termina le cours de ses études juridiques qu’une maladie causée par les fa-