Page:Mikhaël-Lazare - La Fiancée de Corinthe, 1888.djvu/11

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Démophos, et toi aussi, Ménœchos, je veux qu’aujourd’hui l’autel domestique soit mieux paré que celui des temples. Vite, vite, cueillez-moi des fleurs et des rameaux. (Démophos et Ménœchos entrent, ils se dirigent vers le mur et se mettent à cueillir des branches.) Non, pas celui-là, pas celui-là ! Ne vois-tu pas dans ce rameau les feuilles jaunies !

Démophos

Celui-ci ? Il est flexible et doux.

Ménœchos, cueillant aussi un rameau.

Celui-ci ? Parmi ses jeunes feuilles vertes les grappes noires resplendissent comme des joyaux ; il sera l’ornement de ta guirlande.

Apollonia

C’est bien, Ménœchos. (Ménœchos, debout devant elle, la regarde tresser sa guirlande. Elle lève la tête.) Allons ! Tu es déjà fatigué ! Il faut des roses encore pour les mêler aux ramures ; des roses pourpres et des roses blanches. À quoi penses-tu ? Si tu restes ainsi à me contempler, il vaudrait autant avoir près de moi Manticlès.

Ménœchos

Ô Apollonia, il te serait sans doute plus agréable d’avoir pour aide Manticlès.

Démophos

Les vieillards sont mauvais compagnons de la joie des vierges ; ils s’entendent mal à tresser les couronnes, et les fleurs sont plus belles dans les mains heureuses des jeunes hommes.

Apollonia

Tu pourras célébrer la jeunesse dans les hymnes