Aller au contenu

Page:Mikhaël-Mendès - Briséïs, Dentu.djvu/12

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

J’entasserai sur ma galère
L’ivoire, les baumes puissants,
La pourpre orientale et les rares encens,
Les coraux et la perle claire,
Afin que mes mains amoureuses
Jettent toute une floraison
D’or joyeux sur le seuil de ta riche maison
Au matin des noces heureuses !

Briséïs

J’ai peur, ô mon amant !… Je crois
Entendre au loin l’éveil des tempêtes haineuses.

Hylas

Folle ce sont de vains effrois ;
Mon vaisseau passera sur les mers lumineuses
Comme un oiseau glissant sur l’eau des lacs fleuris.

Briséïs

Mais je crains plus que la tempête
Les mauvaises îles en fête
Où l’amour étranger trouble les cœurs épris…

Là-bas, dans les cités d’Asie,
On dit qu’au jeune voyageur
De belles vierges sans rougeur
Offrent leurs lèvres d’ambroisie.
Souviens-toi, quand tu les verras,
Que, plaintive et jalouse d’elles,
Ta Briséïs, au loin, rêve en ses nuits fidèles
À la caresse de tes bras.

Hylas
solennellement.

Par l’auguste Kypris, reine des destinées.
Et par les Hyménees,