feront non parce qu’elles croient au transcendantalisme, mais à cause de motifs extérieurs.
Il n’est pas nécessaire pour le moment de décider si le sentiment du devoir est inné ou acquis. Supposons que ce sentiment est inné ; une question se présente alors ; quels sont les objets auxquels il se rattache naturellement ? les philosophes partisans de l’innéité admettent que ce sentiment perçoit intuitivement les principes généraux de morale, et non leurs détails. S’il doit y avoir quelque sentiment inné, je ne vois pas la raison pour laquelle ce ne serait pas notre sentiment sympathique. S’il y a un principe de morale qui soit instinctivement obligatoire, ce doit être celui que dicte ce sentiment. S’il en est ainsi, cette morale intuitive coïncide avec l’utilitarisme et il ne doit pas y avoir querelle entre eux. Les moralistes intuitifs, tout en croyant qu’il existe d’autres obligations morales intuitives, pensent déjà que le sentiment sympathique doit donner naissance à une de ces obligations. Car tous s’accordent pour dire que la morale roule en grande partie sur des considérations relatives aux intérêts de nos semblables. C’est pourquoi, si la croyance à la nature innée de l’obligation morale peut augmenter l’efficacité de la sanction intérieure, il me