puisse oser dire qu’on ne devrait pas avoir la liberté de les rétracter. Le baron de Humboldt, dans l’excellent ouvrage que j’ai déjà cité, déclare que selon lui les engagements qui impliquent des relations ou des services personnels, ne devraient jamais être obligatoires que pour un temps limité, et que le plus important de ces engagements, le mariage, ayant cette particularité que son but est manqué à moins que les sentiments des deux parties ne s’accordent avec ce but, il ne devrait falloir rien de plus pour l’annuler, que la volonté déclarée de chacune des parties. Ce sujet est trop important et trop compliqué pour être discuté entre parenthèse, et je ne fais que l’effleurer par manière d’illustration. Si la concision et la généralité de la dissertation de Humboldt, ne l’avait pas obligé sur ce sujet à se contenter d’énoncer sa conclusion, sans discuter les prémisses, il aurait reconnu sans aucun doute que la question ne peut pas être décidée d’après des raisons aussi simples que celles qu’il se borne à donner. Quand une personne, ou par une promesse expresse ou par sa conduite, en a encouragé une autre à compter qu’elle agira d’une certaine façon, à fonder des espérances, à faire des calculs, à arranger une portion de sa vie sur cette supposition, cette personne s’est créé envers l’autre une nouvelle série d’obligations morales qui, en fait, peuvent être foulées aux pieds, mais qui ne peuvent être ignorées. De plus, si les relations
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