Page:Mill - La Liberté, trad Dupont-White, 1860.djvu/306

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Dire où commencent ces maux si redoutables pour la liberté et le progrès humain, ou plutôt dire où ils commencent à l’emporter sur le bien qu’on peut attendre des forces libres de la société sous leurs chefs reconnus — assurer les avantages d’une centralisation politique et intellectuelle autant qu’on le peut, sans détourner dans les voies officielles une trop grande portion de l’activité générale — c’est une des questions les plus difficiles et les plus compliquées dans l’art du gouvernement. C’est au plus haut degré une question de détails, où l’on ne peut poser de règles absolues, où il faut tenir compte des considérations les plus nombreuses et les plus diverses. Mais je crois qu’au point de vue pratique le principe de salut, l’idéal à ne pas perdre de vue, le critérium d’après lequel on doit juger tous les arrangements proposés pour vaincre la difficulté, peut s’exprimer ainsi : la plus grande dissémination de pouvoir, compatible avec l’action utile du pouvoir ; la plus grande centralisation possible d'information, aussi répandue que possible du centre à la circonférence.

Ainsi il devrait y avoir dans l’administration municipale, comme dans les États de la Nouvelle-Angleterre, un partage très-soigneux entre des fonctionnaires différents choisis par les localités, de toutes les affaires qu’il ne vaut pas mieux laisser aux mains des personnes intéressées ; mais outre cela il devrait