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LA CRÉOLE
ANTOINETTE, s’arrachant doucement de ses bras.
Et maintenant, nous voilà séparés… séparés pour toujours.
FRONTIGNAC.
Comment séparés ? oh non !… Le commandant va revenir… je lui parlerai…
ANTOINETTE.
Essayez, mais j’ai bien peur…
FRONTIGNAC.
Non, non, n’ayez pas peur, je lui dirai ce qu’il faut lui dire ; seulement lorsqu’il reviendra, restez, quand je lui parlerai… et pour me donner un peu de courage, redites-moi ce que vous me disiez tout à l’heure.
ANTOINETTE.
Ce que je vous disais…
FRONTIGNAC.
Oui, que j’avais tort d’avoir peur. Redites-le-moi, chère Antoinette, redites-le moi.
ANTOINETTE.
Je veux bien !
COUPLETS.
I
- J’avais bien vu votre tendresse,
- Que vous m’aimiez avec ivresse ;
- Quoique vous ne me disiez rien,
- Mon ami, je le savais bien,
- Et tout bas, je me disais même :
- Que je suis heureuse qu’il m’aime !
Mouvement de Frontignac.
- Ne me regardez pas ainsi ;
- Monsieur, si je vous dis ceci,
- C’est pour vous donner du courage,
- Mais pas davantage !