Page:Millaud - La Créole.pdf/31

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
27
ACTE PREMIER
ANTOINETTE.

Voyons, vous ne pouvez pas penser sérieusement à m’épouser comme ça, en cinq minutes… vous ne m’aimez pas… vous ne pensez pas à m’aimer.

RÉNÉ.

Mais ça commençait… ça commençait même très-bien ; il ne me faut pas beaucoup de temps à moi : c’est qu’elle est charmante, ma femme… non, ta femme. Je ne sais plus ce que je dis… voyons, mets-toi à ma place.

FRONTIGNAC.

Mais je ne demande pas autre chose.

On entend un coup de canon.

ANTOINETTE, à Réné.

C’est le commandant, parlez-lui !

RÉNÉ.

Soyez tranquille, comptez sur moi.

On entend un coup de canon.

FRONTIGNAC, au fond.

Le départ de l’escadre !


Scène XII

Les Mêmes, LE COMMANDANT, SAINT-CHAMAS.
LE COMMANDANT, entrant comme une bombe.

C’est le départ, ma chaloupe, ma chaloupe ! c’est l’amiral, il a devancé l’heure pour me jouer un tour.

RÉNÉ.

Mon oncle ! mon oncle !

LE COMMANDANT.

Est-il taquin, cet animal, non, cet amiral, est-il taquin !

RÉNÉ.

Mon oncle, j’ai à vous dire…