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ACTE DEUXIÈME
LE COMMANDANT.

Oui, te marier !

DORA, prenant le bras du commandant.

Parlons encore un peu du mariage de monsieur Réné. Dites-moi un peu… comment s’est-il fait ce mariage ?

LE COMMANDANT.

C’est l’affaire la plus simple… c’était il y a six mois, j’allais partir, mon neveu faisait des bêtises, beaucoup de bêtises… avec les femmes.

DORA.

Ah !

LE COMMANDANT.

Et, comme je ne voulais pas qu’il continuât à faire des bêtises… je lui ai ordonné de se marier.

DORA.

Et il a obéi ?

LE COMMANDANT.

Tout de suite ! Ah ! dame, c’est que celle que je lui ordonnais d’épouser était un ange, ma pupille, mon Antoinette.

DORA, s’élançant presque.

Ah ! sa femme.

RÉNÉ, l’arrêtant.

Dora !

DORA.

Pardon ! ne faites pas attention… nous autres, là-bas… nous sommes encore un peu sauvages. (À Réné.) Ainsi, c’est elle. (Au commandant.) Et ils sont heureux ?

LE COMMANDANT.

Parfaitement heureux… tout à l’heure, devant moi, ils s’embrassaient comme du pain…

DORA, furieuse.

Comme du pain. (Calme.) C’est très-bien alors, mariez-moi quand vous voudrez, et avec qui vous voudrez.