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ACTE TROISIÈME
DORA, sur les marches de l’écoutille, derrière le hamac.
- Petit noir dans sa case chaude,
- Dors, au pied des bambous touffus,
- Sa petit’ tête moricaude
- Sourit sous ses cheveux crépus.
LE COMMANDANT, rêvant.
Il y avait une fois, un capitaine qui avait dans sa poche une lettre de l’amirauté ; cette lettre, il ne devait l’ouvrir que 53° 15′ de latitude, sur 7° 33′ de longitude… Cette malheureuse lettre, il l’ouvrit cinq minutes trop tard ; savez-vous ce qu’il y avait dedans ? (Dora fredonne.) Malheureux ! tu seras donc toujours en retard de cinq minutes. (Dora fredonne.) Tu bourlingueras donc tout le temps…
ENSEMBLE.
- Sous le ciel des savanes,
- Dors, petit noir si bon,
- Dans ton berceau de cannes,
- Dors, petit négrillon.
FRONTIGNAC, qui a réussi à prendre le portefeuille du commandant et descend de l’échelle.
Je le tiens !
Il passe le portefeuille à Dora qui cherche la lettre.
DORA.
Oh ! mon Dieu !
TOUS.
Quoi !
DORA.
La lettre n’y est pas.
TOUS.
Disparue !
RÉNÉ.
Tout est perdu !
FRONTIGNAC.
Chut ! ne le réveillons pas.