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––––––De profil, à pied, à cheval ;
––––––Mais ce n’est jamais ma figure,
––––––Car je suis trop original.
REPRISE DU REFRAIN EN CHŒUR.
––––––––––Original,
––––––Combien il est original !
je suis
––––––Non, rien n’est plus original,
––––––Qu’un archiduc original.
II
––––––Original jusqu’à la moëlle ;
––––––Je suis roi, mais républicain ;
––––––Pendant l’été j’allume un poêle,
––––––L’hiver je porte du nankin.
––––––Quand une fillette m’adore,
––––––Je la prends soudain en dégoût ;
––––––Quand au contraire elle m’abhorre,
––––––Je l’aime aussitôt comme un fou.
––––––Très-riche, demandant l’aumône,
––––––Dormant le jour, veillant les nuits,
––––––Pour l’escabeau lâchant le trône,
––––––Car de la tête aux pieds je suis
REPRISE EN CHŒUR.
––––––––––Original, etc.

(Colère.) Hein ! qu’est-ce qui a dit que j’étais original ?

LES CONSEILLERS.

Monseigneur !

L’ARCHIDUC.

En voilà assez ! (se calmant.) Encore un acte de justice à accomplir. Où est le comte ?

RICARDO.

Ici, monseigneur. (A Giletti.) Souriez !

Giletti sourit bêtement.