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ALFRED JARRY


(1873-1907)





Bibliographie. — Minutes de sable mémorial (1896) ; — César-Antéchrist (1895) ; — Ubu roi (1897) ; — les Jours et les Nuits (1897) ; — l’Amour en çisites (1898) ; — l’Amour absolu (1899) ; — Ubu enchaîné [l^OOi) ; — MessaUne (1901) ; — les Almanachs du père Ubu{m^ et 1902) ; — le Surmâle (1902) ; — le Moutardier du pape (1907) ; — la Papesse Jeanne, par Emmanuel Rhoïdrès, traduit du grec par Alfred Jarry (1908) ; — le Docteur Faustroll, suicide spéculations, posthume (1911).

Alfred Jarry naquit à Laval, le 8 septembre 1873. C’était un bohème étrange, peut-être un peu fou, ou qui feignait de l’être. M. Guillaume Apollinaire, qui le connut, raconte, dans un article publié par les Marges, qu’il portait toujours un revolver d’ordonnance, dont il se servait quelquefois à la fin des dîners pour cribler les murs ou les plafonds, qu’il péchait à la ligne sur les bords de la Seine, habitait à Paris au troisième et demi et mangeait des côtelettes crues.

Son œuvre principale, cet hilarant et déconcertant Ubu roi, est le livre le plus incohérent, le plus désordonné, le plus fou qui soit. Est-ce une parodie du théâtre romantique, ou simplement une fantaisie humoristique ? Il serait bien difficile de le préciser, et Jarry, lorsqu’il écoutait les critiques émettre leurs opinions sur les intentions exactes de l’auteur d’Ubu roi, avait du mal à garder son sérieux. Ubu roi fut représenté en 1896 par des acteurs déguisés en marionnettes.