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Variantes des Élégies.

LA SULAMITE

Cette pièce n’offre qu’un très petit nombre de variantes, dans la première édition des Élégies (1812) :

Tout est pour toi. Reviens !… Que ton bras avec grâce
Me soutienne, et que l’autre autour de moi s’enlace !
O fille de Sion ! jusques à son retour,
Couchez-moi sur des flein-s, car je languis d’amour…
Vierges d’amour ! au nom de la biche légère,
Laissez-la sommeiller sur la molle fougère.
Mais sa bouche vermeille a souri tendrement…
Son œil d’azur s’entr’ouvre et sur moi se repose.
Épouse de mon cœur ! de tes lèvres de rose
J’ai pendant ton sommeil respiré la fraîcheur…
Des coteaux d’Engaddi la grappe colorée
Paraîtrait moins suave à ma bouche altérée.
Ton corps souple est l’égal de l’élégant palmier…
Ta parole a dissous mon âme tout entière.
Amertume des pleurs, fuyez de ma paupière !
Comme on voit, quand le pin lève sa tête altière,
L’arbuste humilié rentrer dans la bruyère…

L’ARABE
AU TOMBEAU DE SON COURSIER

Cette pièce, qui, dans la première édition des Elégies (181 2), est intitulée : le Tombeau du Coursier, chant d’un Arabe, ne nous donnera que deux variantes, mais une dernière strophe, que l’auteur a supprimée depuis :

J’ai dans son sang désaltéré ma lance…
Cette Arabie, autrefois tant aimée.
N’est plus pour moi qu’un morne et grand tombeau…