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Après quelques alternatives de découragement et d’espérance, l’affaire finit par sombrer définitivement. Ce fut pour mes parents et pour leurs enfants une grande déception.

Pourtant M. Milliet ne s’abandonnait jamais tout à fait à la tristesse.


ESPOIR

Notre vie est un mélange
D’amertume et de douceur,
C’est un assemblage étrange
De misère et de bonheur.

On y voit l’or et la fange ;
Le ver y souille la fleur ;
Le démon est près de l’ange ;
Du plaisir naît la douleur.

Pour supporter l’existence,
Il faut la foi, l’espérance
Et l’Amour, divin flambeau.

Malheur à celui qui doute,
Il suit à tâtons la route
Qui nous conduit au tombeau.


5

Ma sœur Alix, de deux ans plus âgée que moi, recevait les mêmes leçons que ses frères. Gaie, spirituelle et moqueuse, elle trouvait moyen d’introduire dans ses devoirs de style quelques descriptions de choses et de gens dessinés d’après nature, avec une verve caricaturale qui nous divertissait par la justesse malicieuse de l’observation. Pour donner une idée de sa tournure d’esprit, je copie quelques fragments de ses compo-