Mais, sans atteindre à la terre promise,
Nous, vos aînés, nous succomberons tous ;
Nous remplissons le rôle de Moïse,
Enfants chéris, nous travaillons pour vous.
Novembre 1849.
Socialiste convaincu, F. Milliet n’était pas partisan
de la « guerre des classes ». Pour lui, le peuple est
composé de tous les citoyens, riches et pauvres, Français et étrangers. Déjà les haines de races tendent
à disparaître ; l’internationalisme et l’antimilitarisme
rendront de plus en plus rares les guerres de conquêtes,
mais non la guerre sociale entre patrons et ouvriers.
Une répartition plus équitable des richesses entre le
capital, le travail et le talent peut seule arrêter cette
lutte fratricide, aussi folle et aussi condamnable que
le chauvinisme d’autrefois.[1]
MARCHONS EN FRÈRES
Trop longtemps attisant les haines,
Divisant pour mieux asservir,
Des maîtres ont rivé nos chaînes ;
L’union va nous affranchir.
Dans les campagnes, dans les villes,
Sous le chaume, dans les palais,
Le tocsin des guerres civiles
N’aura plus d’échos désormais.
- ↑ « L’erreur où sont tombés nos philosophes civilisés, c’est de croire qu’il faut travailler au bonheur des pauvres, sans rien faire pour les riches. On est bien loin des voies de la nature quand on ne travaille pas pour tous. » Manuscrits de Fourier, page 24.