à l’étude et les nuits à mériter les faveurs de mes professeurs. Mes progrès m’avaient fait un nom qui me promettait les plus brillants succès, quand arriva la catastrophe qui anéantit la société. Accablés par ces revers, Natophile et Aconite prirent le parti de se retirer en Italie, et le premier, pour ne pas me laisser sans ressources me recommanda à Mme Valbouillant, pour me charger de l’éducation de son fils, âgé de sept ans et dont le professeur venait de mourir ; ma réputation, le témoignage de mes professeurs, me firent accepter malgré mon excessive jeunesse.
Mme Valbouillant pouvait avoir vingt-quatre ans, les dents blanches, l’œil noir, le nez en l’air, les cheveux bruns et fournis, la peau superbe, la gorge et la croupe rebondies, et la main d’une beauté ravissante ; elle n’avait d’enfant que mon élève, et son mari, depuis six ans, était en Italie, à la suite d’une succession qui lui était échue. Natophile me conduisit chez elle, y fit porter mon attirail d’abbé et le petit trousseau que son amitié l’avait engagé à me faire.
Cette dame me reçut avec une bienveillance attrayante et promit à Natophile de me traiter de façon à établir entre elle et moi la confiance réciproque qui devait assurer le succès de mes soins auprès de mon élève. Quand mon introducteur fut sorti, la dame me regardant d’un œil fixe et animé, je baissai les yeux et je rougis ; j’avais bien la force de soutenir les regards lascifs de mes instituteurs, mais ceux d’une femme riche et d’un rang distingué, dont ma fortune