dont vous y allez, le terme est trop long, la nuit prochaine passée, celle d’après, il vous plaira que tout soit commun entre nous.
Il fallut bien y consentir. Pendant ce colloque, j’avais passé des bas, un caleçon et une robe de chambre, et il m’emmena chez sa femme, où nous trouvâmes le chocolat tout préparé, qui nous fut versé par les mains de Babet, qui, sans savoir pourquoi, rougissait en emplissant ma tasse.
Valbouillant lui donna quelque ordre qui la fit sortir pour un quart d’heure, et profitant de son absence, il conta à sa femme ce qu’il avait surpris de mes arrangements avec sa filleule.
— Comment, libertin, dit-elle, déjà une infidélité !… Mais je ne serai pas si douce que mon mari, ou je dérange vos projets, ou je repaîtrai mes yeux de vos succès.
— Comment voulez-vous qu’une première fois cette jeune personne consente ?
— Laissez-moi faire, dit-elle, elle est parfaitement innocente, a pleine confiance en moi, et si les exploits de cette nuit n’ont pas mis l’abbé hors de combat…
— Hors de combat, repris-je en lui faisant voir que j’étais dans toute ma gloire.
— Ah ! ma foi, l’abbé est un héros. Eh bien, j’entends que le pucelage de Babet n’ait pas plus d’une heure à vivre et que nous assistions à ses obsèques ; j’en fais mon affaire.
— Comment prétendez-vous ?…
— Ne vous embarrassez pas, laissez-moi conduire la chose et je réponds de la réussite.