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Emploi des Terres,

sonnes selon la façon de vivre d’alors, n’en entretiendroit pas deux selon celle de nos jours ; & quant à la Noblesse, je soûtiens qu’il y en habitoit plus qu’aujourd’hui.

Moins de Noblesse à Paris qu’il y en avoit autrefois. Cet énorme paradoxe étonnera d’abord tout lecteur instruit. On scait que toute la Noblesse de France attirée à la Capitale par l’ambition, le goût du plaisir, de sa facilité de réaliser ses revenus en argent depuis que les métaux sont devenus plus communs, chassée des Provinces par l’exemple de ses voisins, par la chute de toute considération dans son canton, & par le dégoût d’obéir à certains Préposés de l’autorité, s’est transplantée autant qu’elle a pu dans la Capitale, & qu’il n’est demeuré dans l’éloignement que ceux qu’un reste d’habitude ou la pauvreté y a retenus. J’en conviens, & cependant je persiste dans mon opinion.

Pour juger en effet si j’ai tort, qu’on ouvre les annales des temps dont je parlois tout-à-l’heure : quelle affluence de Noblesse d’une