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Suite des Mœurs & Usages.

sonnels, & qui ne pouvoient en espérer au futur.

Les bienfaits pécuniaires des Princes n’ont jamais fait que des ingrats. Les Princes apprendront-ils un jour enfin dans l’Histoire, qui le leur dit a chaque page, que leurs bienfaits pécuniaires n’ont jamais jamais fait fait que des ingrats ? Qu’on ne s’y trompe pas, les véritables sangsues du peuple sont ceux qui persuadent au Maître que l’administrateur des deniers publics peut & doit donner à toutes mains.

Mais ce n’est pas la peine d’allonger ce volumineux Chapitre pour me faire des ennemis de tous les frelons de Cour. Je leur répète qu’ils n’aiment ni n’honorent leur Prince comme je fais, & si sont-ils mieux payés que moi pour cela ; mais puisque je veux peupler le monde, on ne me doit pas soupçonner du dessein formé de sonner le tocsin Contre les intriguans, les cupides, les prodigues, les hommes durs & intéressés, ni même les fripons : ce seroit prendre la route toute opposée. Mon objet au contraire est, que tout le monde