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Travail & Argent.

depuis qu’elle étoit en France) qui prend le caffé, & fait journellement sa partie de quadrille : il s’ensuit, dis-je, que ce marchand, obligé, pour vivre selon son état, de fournir toutes ces choses à sa très-digne moitié, & de son côté de figurer comme les autres (car c’est le mot) peut en conscience prélever cette dépense sur ses fournitures. Il faut encore qu’il gagne de quoi faire à ses enfans élevés dans ce train-là, un établissement à peu-près pareil à sa propre fortune : on sent à quel taux tout cela porte le prix de la main d’œuvre. Même calcul pour l’artisan, même, qui pis est, pour le fabriquant ; ce qui porte le prix de nos ouvrages & marchandises à un taux que les étrangers, obligés de payer argent comptant, trouvent encore plus rude que les citoyens qui laissent le tout à payer à leurs enfans, abus qui petit-à-petit oblige les Danois même à se faire des manufactures, & à se passer de nous.

Si le mépris et l’oubli de toute