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Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité, édition de 1784.djvu/344

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mon procureur ; je conſulte ; nous plaidons pendant trois mois ; on me tympaniſe ; enfin je ſuis contraint d’abandonner dix mille livres de rente de mes vingt conſtituées, & l’on me déclare pere d’un individu (quelque ſapajou ſans doute) dont ma bougreſſe étoit groſſe, encore n’étoit-ce pas le premier.

Furieux, déſeſpéré, je pars pour le pays étranger, & j’abandonne à jamais cette terre maudite, où je pourrois rencontrer tant d’objets odieux.

Sort foutu ! ſort plein de rigueur ! Qui, moi, j’éprouverois tes caprices, tes biſarreries ! Voilà donc le fruit de mes belles réſolutions ! Tous mes projets aboutiroient à la parure de Moyſe ! Fuyez, foutez-le-camp, rêves atrabilaires, ſonges creux de mon imagination