Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité ou Ma Conversion, 1801.djvu/183

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avoir. Grand liseur de gazettes, grand politiqueur, se faisant monseigneuriser par ses valets, par un curé, qui, ainsi que lui, sait, pour toute érudition, marquer un cent de piquet ; mangeant peu, dormant moins, et jaloux comme un tigre d’une jolie personne que trois mots de latin avaient baronisée.

La baronne, comme dit la chanson, voudrait bien qu’on la ramone. Le baron qui ne le peut, dit qu’il ne le veut ; et c’est pour cette bonne œuvre que j’arrive céans. Je veux bien t’avouer encore à toi de mes secrets le grand dépositaire, que l’on m’a dit que le vieux coquin avait de l’or, mais beaucoup ; et que l’espérance d’en palper quelque portion, me fait braver ennui, dégoûts, tempêtes.

Le baron me reçoit mal, et j’agis comme si je le trouvais bien. Sa femme joue la dignité, fait la précieuse, et