Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité ou Ma Conversion, 1801.djvu/206

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partie a dérangé la nôtre ; elle était de femmes (car la bougresse est à deux mains). Pour me dédommager un peu, elle me rendit témoin de la célébration des mystères de la grande déesse.

Imaginez-vous un salon décoré, bien éclairé, les portes fermées ; trente femmes (parmi lesquelles je pourrais vous en citer du plus grand), jeunes ou vieilles se mettent nues comme la main. Le premier coup-d’œil fut charmant. Que de trésors se développèrent à mes yeux ! l’une grasse, potelée, offre à mes regards avides une gorge éblouissante ; l’autre dans une attitude molle, couverte de ses blonds cheveux, ressemble à la Vénus du Titien. Une troisième, svelte et légère, paraît une nymphe dans son gentil corsage… Mais que devins-je au signal donné ? Chacun empoigne sa chacune : le premier temps de l’exercice est un branlement