Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité ou Ma Conversion, 1801.djvu/236

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déplaît à moi, parce qu’il me méprise, ou seulement quelquefois parce que je veux faire le mal pour le mal : cela divertit le cœur d’un moine ; je répands des bruits sourds ; il ne croit ni à l’échine de Saint-Pantaléon, ni à la culotte de Saint-Bonaventure ; c’est un impie, il est exclu, il se met à la raison, il paie, il devient orthodoxe autant que Saint-Dominique. Le fils unique est un jeune homme de la plus grande espérance ; il a de l’esprit, de l’élévation, des talens ; son père, dur comme tous les dévots (quoiqu’ils ne soient pas les seuls), le laisse manquer d’argent, le met hors d’état de se soutenir ; il cherche des moyens : que sais-je ? La fougue de l’âge le pousse à quelques sottises. Je conseille le sceptre de fer ; il le sait, il me déteste : bon, cela vient à mes vues. Tout en feignant de l’excuser, je le rends plus