adoucies, le calme règne en apparence,
mais il n’est que simulé ; nous
sentons que nos richesses survivent à
notre crédit ; les ambitieux promoteurs
du despotisme qui, cependant, haïssaient
les rois, sont anéantis ; il nous
faut bien rester dans le silence ; mais
non pas dans l’inaction. Nos complots
se lient, nos trames s’ourdissent, nos
ennemis nous attaquent avec les armes
du ridicule, ils s’abusent sur leur prétendue
supériorité : nous nous réservons
bien d’autres ressources, nous
minons sans bruit ; tu es jeune, tu
verras le fruit de nos travaux. Une révolution,
éloignée peut-être, mais certaine,
menace de nouveau le monde,
nous foulerons aux pieds ces hommes
superbes qui osent nous dédaigner ;
nous commanderons encore… Puissions-nous
replonger les humains dans
la barbarie, anéantir les sciences,
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