Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité ou Ma Conversion, 1801.djvu/47

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si j’ai jamais su conquérir des cœurs, en soumettre à ton empire ; si j’ai fait fumer sur tes autels un encens qui te fut agréable ! Ah ! protèges-moi ! je suis exaucé ; une ardeur nouvelle m’embrâse ; Julie, la belle Julie recevra mon cœur, mes transports, et sa tante abusée n’aura de moi qu’un tribut chèrement acheté.

Le jeu fait régner le silence ; tout le monde est occupé. Julie, au bout du salon, tient un ouvrage par convenance, et je suis auprès d’elle ; elle est inquiète ; je suis timide. — Quoi ! me dit-elle, on vous a déjà assigné votre personnage. — Ah ! mademoiselle, si vous daignez lire dans mon cœur, vous verrez combien il m’est cher. Je l’avoue, monsieur, quelqu’accoutumée que je sois à ces propos ou au motif qui les fait tenir, j’aurais plus de peine à les supporter de vous que de tout