cependant j’y réponds en grimaçant ;
elle sort pour se rendre à sa chambre
à coucher, et moi pour faire ma toilette
de nuit. Enfin, l’heure du berger,
l’heure fatale sonne ; une femme
de chambre m’appelle, j’arrive, cherchant
partout ce que tu sais, et ne
trouvant rien. — Rien ? — Rien, ou le
diable m’emporte : devines où il était
allé se nicher. À côté d’une grosse
bourse bien remplie, placée entre deux
bougies sur la table de nuit de madame ;
je le repris en passant. Ma déesse était
en cornette… Sacredieu, qu’elle avait
d’appas ! Son lit à la turque, de damas
jonquille, semblait assorti à son teint
(car celui du jour était répandu sur
dix mouchoirs qui invoquaient la blanchisseuse) ;
un sourire qu’elle grimace,
me fait apercevoir qu’elle ne mord
point. Enfin je grimpe sur l’autel. —
Bandais-tu ? Hélas ! il fallait bien bander
Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité ou Ma Conversion, 1801.djvu/51
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 47 )