Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité ou Ma Conversion, 1801.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
( 47 )


cependant j’y réponds en grimaçant ; elle sort pour se rendre à sa chambre à coucher, et moi pour faire ma toilette de nuit. Enfin, l’heure du berger, l’heure fatale sonne ; une femme de chambre m’appelle, j’arrive, cherchant partout ce que tu sais, et ne trouvant rien. — Rien ? — Rien, ou le diable m’emporte : devines où il était allé se nicher. À côté d’une grosse bourse bien remplie, placée entre deux bougies sur la table de nuit de madame ; je le repris en passant. Ma déesse était en cornette… Sacredieu, qu’elle avait d’appas ! Son lit à la turque, de damas jonquille, semblait assorti à son teint (car celui du jour était répandu sur dix mouchoirs qui invoquaient la blanchisseuse) ; un sourire qu’elle grimace, me fait apercevoir qu’elle ne mord point. Enfin je grimpe sur l’autel. — Bandais-tu ? Hélas ! il fallait bien bander