Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité ou Ma Conversion, 1801.djvu/56

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dame, lui dis-je avec générosité, si j’ai été plus heureux qu’un autre, je n’aspire point à une récompense double, j’accepte le témoignage ordinaire de vos bontés, mais je ne veux m’ôter ni la possibilité de revenir plus souvent, ni à vous celle de contenter un goût qui paraît vous satisfaire. — Ma foi, je l’aurais prise au mot. — Nigaud ! qui ne sait pas que voilà comme on ruine ces bougresses-là… à la preuve… transportée, elle tire de son doigt un beau brillant (je l’ai pardieu vendu deux mille écus), et le met au mien ; alors je me retire avec une permission indéfinie pour toutes les heures du jour et de la nuit, et la consigne de paraître amoureux de Julie, afin de cacher notre intrigue. Je fais le difficile ; mais la sublime tante me démontre si bien cette nécessité, que je me rends pour l’amour d’elle.