chappaient d’une baigneuse placée de
travers sur sa tête. Embrasser le comte,
me faire la révérence, me proposer vingt
questions, et me prendre pour répéter
le pas de deux de Roland, ne fut l’affaire
que d’un instant. Je fus froid les
premiers pas, une passe très-lascive
qu’elle rendit comme Guimard, m’enhardit,
m’échauffa, me fit… (Ah ! mon
ami, la jolie chose qu’un pas de deux,
quand on bande). Le comte applaudit
à tout rompre ? elle s’écrie que je danse
comme Vestris, que j’ai un jarret à la
Dauberval, me fait promettre de venir
le répéter avec elle, et me donne carte
blanche pour les heures ; puis mon lutin
sonne les femmes. Le comte se
sauve, je demeure ; elle se coîffe à faire
mourir de rire ; me demande mon avis ;
je touche à l’ajustement, et je lui
donne un petit air grenadier qu’elle
trouve unique… Elle s’habille, sort ;
Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité ou Ma Conversion, 1801.djvu/85
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 79 )