nieux que nous, ou pourvus de meilleurs organes,
et qu’ils savent juger plus sainement
des choses. Les planètes sont des terres
comme la nôtre, peuplées, sans doute, de végétaux
et d’animaux différents de ceux que
nous connaissons, car rien dans la nature n’est
semblable.
Dans ce point de vue, et parmi cette infinité de boules de matière, que devient notre terre ? un point qui fait nombre parmi les autres ; et nous ! fourmis répandues sur cette boule, que sommes-nous donc, pour être le type, le point central et le but où se rendent les prétendues vérités dont on berce l’enfance ?
C’est à peu près ainsi que mon père tâchait chaque jour de tracer dans mon esprit des impressions de philosophie. Je lui demandais un jour :
— Quel est cet Être créateur de tout, que je sentais mal défini dans les notions qu’on m’en avait données ?
Il me dit :
— Cet Être magnifique est incompréhensible ; il est senti, sans être connu ; c’est nos respects qu’il exige ; il méprise nos spéculations. S’il existe plusieurs éléments, c’est de ses mains qu’ils sortent ; il les a créés par la puissance de sa volonté, il est donc l’âme de l’univers ; s’il n’existe qu’un élément, il ne peut être que lui-même. Connaissons-nous les bornes de son pouvoir ? n’a-t-il pas pu