suffoquants[1]. Héraclite a décrit des satyres qui vivaient dans les bois[2] et jouissaient en commun des femmes dont ils s’emparaient. Edouard Tyson a traité dans le même genre des pygmées, des cynocéphales, des sphynx ; ensuite il décrit les orangs-outangs et les aigopithecoi, qui sont les classes des singes qui se rapprochent absolument de l’espèce humaine ; car un bel orang-outang, par exemple, est plus beau qu’un laid Hottentot. Munster, sur la Genèse et le Lévitique, a fait le Τράγομορφαι, sur tous ces monstres, et a trouvé des choses fort curieuses des rabbins. Enfin, Abraham Seba admet des âmes à ces faunes[3], desquels il paraît qu’on ne peut guère contester l’existence.
Nous n’avons rien d’aussi positif, il est vrai, sur les centaures et les minotaures ; mais il n’y a pas plus des produits d’autres espèces[4]. Dans le siècle passé, il fut beaucoup question de l’homme cornu qu’on présenta à la cour. On connaît l’histoire de la fille sauvage, religieuse à Châlons, qui vit encore et qui pourrait très-bien avoir quelque affinité avec les habitants des bois. Feu M. le Duc avait à Chantilly un orang-outang qui violait les filles ; il fallut le tuer. Tout le monde a lu ce que Voltaire a écrit sur les monstres
- ↑ Jérém., L, 39. Faunis sicariis, et non pas ficariis ; car des faunes qui avaient des figures ne voudrait rien dire. Cependant Sacy l’a traduit ainsi ; car les Jansénistes affectent la plus grande pureté de mœurs ; mais Berruyer soutient le sicarii, et rend ses faunes très-actifs.
- ↑ Dans son traité Περι α πίσων, c. XXV.
- ↑ Dans son ouvrage intitulé : Trésor Hammor. (Fasciculus myrrhæ.)
- ↑ Cependant la vulve de la vache, par exemple, se proportionne moins au membre viril que celle de la chèvre ou de la guenon. Aussi les grands animaux retiennent-ils plus difficilement.