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EROTIKA BIBLION

Bible, ce qui justifie l’ancienne remarque qu’il n’y a eu parmi les auteurs sacrés que peu ou point de philosophes. Moïse défend gravement les devins. « La personne, dit-il, qui se détournera après les devins et les sorcières en paillardant avec eux, je mettrai ma face contre la sienne[1]. » Il y a plusieurs classes de sorciers indiqués dans l’Écriture.

Chaurnien en hébreu signifiait sages. Mais cette expression était fort équivoque et susceptible des diverses acceptions de sagesse vraie, sagesse fausse, maligne, dangereuse, affectée. Ainsi, dans tous les temps, il fut des hommes assez politiques, assez habiles pour faire servir les apparences de la sagesse à leurs intérêts, au succès de leurs passions, et pour détourner l’étude, la science et le talent du seul emploi qui les honore ; je veux dire la recherche et la propagation de la vérité.

Les Mescuphins étaient ceux qui devinaient dans des choses écrites les secrets les plus cachés ; les tireurs d’horoscope, les interprètes des songes, les diseurs de bonne aventure, manœuvraient ainsi.

Les Carthumiens étaient les enchanteurs : par leur art, ils fascinaient les yeux et semblaient opérer des changements fantastiques ou véritables dans les objets et dans les sens.

Les Asaphins usaient d’herbes, de drogues particulières et du sang des victimes pour leurs opérations superstitieuses.

Les Casdins lisaient dans l’avenir par l’inspection des astres : c’étaient les astrologues de ce temps-là.

Ces honnêtes gens, qui ne valaient assurément pas

  1. Lév., XX, 6.