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NOTES SUR LA TROPOÏDE[1]



  Quid leges sine moribus
   Vanæ proficiunt ?
À quoi servent les lois, si nous n’avons point
de mœurs ?

Hor., liv. III, ode 24, v. 30.


La créance, les mœurs, le devoir, tout diffère ;
Ce qu’îci l’on proscrit, ailleurs on le révéré.

Voltaire, les Guèbres, acte II, scène 3.


Dans le tableau si vrai, si caractéristique, de la législation et de la moralité du peuple hébreu, qu’il dépeint avec ta supériorité du talent d’un habile politique et d’un profond penseur, Mirabeau, qu’aucune considération n’arrête, lorsqu’il s’agit d’agrandir les limites de notre intelligence par une vérité quelconque, imprime à ce chapitre le cachet de son génie, en y développant les observations les plus judicieuses et les plus profondes réflexions. Il compare avec une étonnante sagacité les mœurs et les coutumes des Juifs du temps de Moïse avec nos habitudes, nos mœurs et nos libertés, que le despotisme des prêtres et des rois a si

  1. Tropoïde, du grec τρόπος, mœurs, genre de vie, moralité d’un peuple.