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XII
préface

son tempérament, il ne puise pas assez de forces dans son âme pour résister à un déréglement qui non-seulement le dégrade à ses propres yeux, mais brise entre ses mains la coupe de la vie, si pleine d’avenir, avant de l’avoir épuisée.

L’Anandryne sert de pendant au tableau honteux du Thalaba, et nous représente, dans la femme, l’épouvantable vice qu’il a critiqué dans l’homme. Il nous fait voir dans quel degré d’abjection peut tomber un sexe aimable, si bien fait pour plaire, lorsqu’il a franchi les bornes de la pudeur.

Après avoir établi d’une manière admirable, que l’influence de la reproduction de notre espèce étend ses droits sur tous les hommes en général ; que la violence de l’amour sous un climat constamment brûlant, n’est point la même que dans les pays septentrionaux, et que la nature procède à la reproduction par des moyens particuliers et propres à chacun, Mirabeau, par une transition heureusement amenée, critique, dans l’Akropodie, une des institutions les plus bizarres et les plus singulières que jamais tête d’homme ait enfantées, je veux dire la circoncision. Et passant en revue les motifs qui l’on put établir chez les Orientaux, il démontre victorieusement qu’une observance religieuse quelconque, qui n’aurait pas pour base les lois de la morale et de la nature, ne peut servir qu’à tenir dans un avilissement perpétuel le peuple qui la pratiquerait.

Le Kadhésch confirme ces réflexions et prouve avec évidence que l’homme, une fois livré à ses