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XIV
préface

il s’abandonnera à ces funestes passions qui finissent par enfanter le malheur et le mépris.

Telle est l’analyse succincte et rapide que nous a inspiré la lecture d’un ouvrage que la timidité des bibliopoles, ou peut-être l’ignorance de quelques-uns d’entre eux, avait laissé enseveli dans la poussière des cabinets ; d’un ouvrage que Mirabeau lui même a si bien jugé dans la lettre qu’il écrivait à Mme de Monnier, le 21 septembre 1780.

« Je comptais t’envoyer aujourd’hui, ma minette bonne, un nouveau manuscrit, très-singulier, qu’a fait ton infatigable ami ; mais la copie que je destine au libraire de M. B… n’est pas finie… Il t’amusera : ce sont des sujets bien plaisans, traités avec un sérieux non moins grotesque, mais très-décent. Crois-tu que l’on pourrait faire, dans la Bible et l’antiquité, des recherches sur l’Onanisme, la Tribaderie, etc., etc. ; enfin sur les matières les plus scabreuses qu’aient traitées les casuistes, et rendre tout cela lisible, même au collet le plus monté, et parsemé d’idées assez philosophiques ? »

Au reste, les grands soins qu’on a eus de vérifier sur les meilleures éditions des écrivains sacrés et profanes les passages que Mirabeau leur a empruntés, doivent garantir cette édition des fautes plus que nombreuses qui s’étaient glissées tant dans le texte que dans les notes de toutes les autres.

Nous passerons sous silence les recherches fastidieuses et la laborieuse patience que ce travail nous a coûté. Puissent seulement nos efforts et nos soins