pitres XVI et XXIII, le tableau des mœurs abominables dont étaient infectés Jérusalem et tout le pays d’Israël, sous les rois successeurs de David. Les fameux emblèmes d’Ooll et d’Ooliba nous font voir les femmes de ces contrées « forniquer avec tous les passants, se bâtir des b…, se prostituer dans les rues[1], et rechercher avec emportement les embrassements de ceux quorum carnes sunt ut carnes asinorum ; et sicut fluxus equorum, fluxus eorum[2].
Le livre d’Ozée, dit Voltaire, est peut-être celui qui doit le plus étonner des lecteurs qui ne connaissent point les mœurs antiques. En effet, comment concevoir, à moins de faire le sacrifice de sa raison, que le Seigneur puisse ordonner si positivement à ce petit prophète d’aller s’évertuer avec une femme de mauvaise vie et de lui faire des enfants de prostitution, puis lui enjoindre d’aller se gaudir avec une femme qui non-seulement ait déjà un amant, mais qui soit adultère [3], et dont la jouissance coûte à Ozée quinze pièces d’argent et une mesure et demie d’orge[4] ?…
Je ne dirai, et seulement par liaison, que peu de chose de ce que nous rapporte le Nouveau Testament des galantes aventures de la Madeleine, qui, pleurant sur les débauches et les désordres de sa vie passée, devint un modèle de vertu, comme elle avait été un scandale de prostitution, ainsi que Marie Égyptienne, autre fille de joie, dont les débauches furent effacées par une vie pénitente de quarante ans, qu’elle passa dans le désert sans manger.
Je borne ici le tableau des prostitutions et des turpitudes du peuple hébreu, que certes on ne doit point envisager conformément aux idées que nous avons reçues sur les lois