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L’ANÉLYTROÏDE

ses confrères avec une éloquence dont on ne croirait pas une pareille matière susceptible. Néanmoins la jalousie contre les jésuites a été si puissante, que les papes ont fait un cas réservé aux jeunes filles qui tenteraient cette voie, faute d’autre, jusqu’à ce que Benoît XIV, éclairé par les découvertes de la faculté de chirurgie de Paris, a levé le cas réservé, et permis l’usage de la parte-poste, dans le sens des PP. Cucufe et Tournemine.

En effet, M. Louis, secrétaire perpétuel de l’Académie de chirurgie, a soutenu, en 1755, la question sur les bancs ; il a prouvé que les anélytroïdes pouvaient concevoir ; et des faits consignés dans sa thèse, imprimée avec privilège, le démontrent. Malgré cette authenticité, le Parlement ne manqua pas de dénoncer la thèse de M. Louis, comme contraire aux bonnes mœurs. Il fallut que ce grand et non moins ingénieux et malin chirurgien recourût aux casuistes de la Sorbonne ; alors il montra facilement que le Parlement prononçait sur une question qui n’est pas plus de sa compétence que l’émétique. Et le Parlement ne donna aucune suite à la dénonciation.

Il est résulté de tout cela une vérité très-importante pour la propagation de l’espèce humaine, et non moins singulière pour le commun des lecteurs : c’est que beaucoup de jeunes femmes stériles sont autorisées, et doivent même en conscience tenter les deux voies, jusqu’à ce qu’elles se soient assurées de la véritable route que le Créateur en mise en elles.

    alternis semper pedibus sublatis. » Voyez Elogium Thom. Sanchez, imprimé à la tête de l’ouvrage De Matrimonio, à Anvers, chez Murss, 1652, in-folio. Et si vous voulez avoir une idée des édifiantes questions qu’a agitées ce théologien, et bien d’autres, cherchez la vingt-unième dispute de son second livre.