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L’AKROPODIE



La nature travaille à la reproduction des êtres par des voies bien diverses ; elle a voulu que l’espèce humaine se renouvelât par le concours de deux individus semblables par les traits les plus généraux de leur organisation, et destinés à y coopérer par des moyens particuliers et propres à chacun. Aussi l’essence d’un sexe ne se borne point à un seul organe, mais s’étend par des nuances plus ou moins sensibles à toutes les parties. La femme, par exemple, n’est point femme par un seul endroit ; elle l’est par toutes les faces sous lesquelles elle peut être envisagée ; on dirait que la nature a tout fait en elle pour les grâces et les agréments, si l’on ne savait qu’elle a un objet plus essentiel et plus noble. C’est ainsi que dans toutes les opérations de la nature, la beauté naît d’un ordre qui tend au loin, et qu’en voulant faire Ce qui est bon, elle fait nécessairement en même temps ce qui plaît.

Voilà la loi générale à laquelle ne dérogent les modifications particulières qu’au tant que les passions, les goûts, les mœurs, soumis à un rapport direct avec les législations et les gouvernements, mais toujours subor-