Page:Mirages-Renée de Brimont-1919.djvu/124

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que la cendre gît encore de mes jours
dans vos doigts avares ;
qu’un reflet encore, émouvant et vivant,
dans mes yeux persiste
du visage étroit où mon regard d’enfant
brûlait, déjà triste…
Vous rythmez mon cœur, visiteuses de nuit,
et je vous redoute,
et sans vous pourtant je n’aurais nul appui
sur l’hostile route ;
j’irais pas à pas vers l’avenir diffus,
sans but et sans bible,
si vous n’attachiez à tout ce que je fus
des fils invisibles.
Guidez, guidez-moi hors des brumeux chemins,
loin de ces dédales
pleins d’obscurs dangers !.. Ombres, voici mes mains,
mes mains sororales.
… Votre voix ressemble à cette voix des morts
lointaine et diverse…
Fantômes dansants, fols et fluides corps
qu’une voix disperse !