Soleil, soleil, vous dispersez
à travers les rameaux blessés
par l’Automne aux rigueurs naissantes,
vous dispersez votre trésor,
l’essaim muet des guêpes d’or
lumineuses et frémissantes.
Soleil, vous dont l’aube a rêvé,
pour vous accueillir, j’ai levé
mes mains en forme de corbeille ;
vous glissez le long de mes doigts…
Sur le sable, à mes pieds, je vois
l’ombre mince qui m’est pareille.
Je vous offre tout ce que j’ai,
Soleil ! Le jardin négligé,
le mur vêtu d’un lierre triste,
la vigne où pend un raisin noir,
et la terrasse, et ce miroir :
l’étang d’opale et d’améthyste.
Parmi les nymphéas déclos,
jouez, Soleil, jouez sur l’eau