Page:Mirages-Renée de Brimont-1919.djvu/38

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Dans l’ombre molle qui consent,
j’ai parfois sucé votre sang,
grenades mûres ;
et pour mes cheveux j’ai mêlé
des fleurs, des pampres et des blés
à des ramures…

Ô cher Passé mystérieux
qui vous reflétez dans mes yeux
comme un nuage,
il me serait plaisant et doux,
Passé, d’essayer avec vous
le long voyage !…

Si je glisse, les eaux feront
un rond fluide… un autre rond…
un autre à peine…
Et puis le miroir enchanté
reprendra sa limpidité
froide et sereine.